De L'echo D'ar Bro Dreguer

De L'echo D'ar Bro Dreguer Griffon fauve de Bretagne

Griffon fauve de Bretagne

l'Ecchinococcose alvéolaire


Depuis quelques années maintenant la presse cynégétique, nous parle de cette maladie émergente. Les fédérations de chasse ont trouvées dans celle-ci le lights motif pour "taper" sur maître goupil; tandis que les associations anti-chasse (voir le site du ROC) s'en sert comme argument pour mettre à mal certain mode de chasse, comme la Vénerie Sous Terre. Dans les deux cas, les propos avancés ont des conséquences non négligeables, tant sur la faune que sur la santé humaine.


Pourtant des études précises ont été réalisées, notamment la thèse de Mme Marie Hélène GUISLAIN. Par ces quelques lignes nous allons essayer de résumer les diverses conclusions auxquelles elles ont abouties.


 


LE CYCLE


L'Echnicoccose alvéolaire est une maladie infectieuse émergente lié au parasite Echinococcus multilocularis, un petit ténia, classé parmi les Helminthes. Ces derniers représentent respectivement 6% des maladies infectieuses émergentes et 32% des zoonoses (Taylor et al.,2001).


Pour réaliser son cycle de développement, Echnicoccus multilocularis se reproduit dans les intestins d'un hôte définitif (un carnivore, généralement un canidé du genre Vulpes, mais aussi chiens et chats domestiques) et excrète ses œufs dans l'environnement en même temps que les fèces de l'hôte. Les œufs doivent survivre dans l'environnement jusqu'à leur ingestion par un hôte intermédiaire du genre micro mammifère. Les larves sont libérées dans le système digestif de l'hôte intermédiaire et migrent vers le foie, où ils se développent sous forme de structures alvéolaires. Le cycle s'achève lorsque l'hôte intermédiaire infecté est consommé par un hôte définitif.


 


LA ZOONOSE


Cette maladie est également une zoonose. En effet l'homme est un hôte intermédiaire "accidentel" qui peut être atteint à la place du rongeur. Les prévalences chez l'homme sont difficiles à décrire du point de vue temporel. Le diagnostic a souvent lieu entre cinq et quinze ans après la contamination. Les sources exactes de contamination restent imprécises: ingestion d'œufs par manipulation de supports contaminés (terre, carnivore infesté sauvage ou domestique,...), par consommation de nourriture ou d'eau contaminées par des œufs d'Echinocoque, par inhalation de poussière de terre porteuse d'œufs (Kernetal;, 2004).


Dans les régions du globe où les prévalences sont les plus élevées, les chiens semblent jouer un rôle dans la contamination humaine et les mauvaises conditions d'hygiène favorisent le contact entre le parasite et l'homme (Giraudoux et al., 2006). L'Echinococcose alvéolaire est considéré comme un problème de santé publique lorsque ses taux d'incidence (nombres de cas décelés dans la population par ans) dépassent 0.1 pour 100 000 habitants (Craig, 2003).


 Actuellement de 10 à 15 cas humains sont décelés par an, ce qui représente un risque minime en comparaison à ceux du tabagisme, et aux accidents de la route (8000 morts par an).


 


LE RENARD


Générer une psychose est tout à fait déplacé. Il convient toutefois de limiter les facteurs favorisant la maladie en observant des mesures de précaution simples que la population doit connaitre. Il ne faut en aucun cas déboucher sur des conclusions hâtives et procéder a des assimilations simplistes et réductrices vis à vis de la présence de renards.


 Une étude menée dans le nord et l'ouest du département des Ardennes (zone d'endémie en France) entre 2001 et 2005, a permit de mettre en évidence une prévalence globale de 53%. Avec une densité de renards estimé entre 3 et 4 animaux/km2 (méthode du "Distance sampling" qui permet d'obtenir des estimations de densités, et non pas des Indices Kilométriques d'Abondance). Cette population est considéré élevée, si on la compare à celle relevée dans plusieurs régions de France qui varient entre 0.4 à 3.5 renards/km2 (Ruette et al., 2003).


Ceci dit, en exterminant le renard on ne supprime pas ipso facto la maladie. Le Dr HAELYN explique que l'extermination est la plus mauvaise des méthodes. En outre, l'extermination créé un vide qui sera comblé par des renards qui ne seront peut être pas sains. L'expérience de la destruction des renards pour lutter contre la rage a montré que les zones dépeuplées étaient rapidement repeuplés par les renards des zones voisines.


 


La fécondité, mais également la longévité, des renards est proportionnelle à la quantité de nourriture qu'il peut trouver. Créer des vides stimule donc la reproduction, car les zones vidés de renards connaissent une surpopulation parmi les rongeurs (véritable plaie pour les agriculteurs et apiculteurs) qui n'ont plus de prédateurs (un renard croque 6000 rongeurs/an);


L'extermination est le meilleur moyen de faire migrer les populations vulpines et de faire progresser les zoonoses. La lutte chimique, ou le tir de nuit n'a jamais donné des résultats satisfaisants dans la lutte de la rage. Il faut donc sédentariser aux mieux les populations en régulant le nombre d'animaux pour éviter le surnombre.


 


 


CONCLUSION


Il n'existe pas de solutions radicales pour lutter contre le problème de l'Echinococcose. Il est possible de limiter les facteurs favorisant la maladie en observant des mesures de précautions simples. En aucun cas les tirs de nuit et autres modes de destructions massifs, prônés et mis en application par certains ne seront une solution. Juste une façon de  donner bonne conscience à celui qui prône ce discour. Donner un aspect sanitaire à l'élimination de ce nuisible est un simple "trompe l'oeil" afin de favoriser encore plus l'artificialisation des populations de petits gibiers.




D'un point de vue sanitaire certaines méthode pourraient être mise également sur le devant de la scène. Lâcher des quantitées de ce sacro-saint gibier de tir (sans parler de sangliers car cela n'existe pas...) ne pourrait-il pas avoir un jour un impact sur le monde agricole, sur la faune ou sur la santé humaine?